Communication du 28 septembre – Situation sanitaire et maintien des activités

Chers adhérents,

 

La gestion de la « crise sanitaire » s’est traduite la semaine passée par de nouveaux arrêtés préfectoraux qui conditionnent la plupart des activités sociales dans les grandes villes de France, y compris Lyon. Sur le plan individuel comme sur le plan collectif, il nous semble que ces mesures engendrent des pensées qui se tournent le dos, qui s’entre-choquent même parfois et qui, très probablement, nous bousculent tous.

 

Qu’en est-il des arts de la Danse et de la Musique ? Qu’en est-il du Tango social pour ce qui nous concerne de plus près ? Qu’en est-il de notre liberté individuelle vis-à-vis de l’exposition au virus ? Qu’en est-il de notre attention et solidarité vis-à-vis des personnes à risque ? Qu’en est-il de la survie économique du monde des arts, du monde associatif ? Qu’en est-il du risque de voir notre association condamnée à la fermeture ? …

 

Des mois après le confinement, et sans visibilité sur l’avenir, ces questions à la fois éthiques, économiques et citoyennes résonnent de manière intense et complexe, et demandent pourtant un positionnement. Suite à une réflexion commune des membres du nouveau Bureau et du Bureau sortant de Tango de Soie (juridiquement responsable jusqu’à enregistrement des résultats de la dernière élection à la préfecture), nous souhaitons vous faire part ici de la position qu’il nous semble la plus juste d’adopter pour l’association.

 

La situation actuelle nous somme de trouver un équilibre entre liberté, solidarité et responsabilité. Un tel exercice n’est pas vraiment étranger au fonctionnement de Tango de Soie car, depuis sa création, l’association s’efforce de favoriser l’expression des libertés individuelles dans un cadre défini à la fois par des règles et par la tolérance. Il n’est pas non plus étranger au tango, et notamment à la Milonga, qui ne saurait préserver la liberté de chacun si elle n’était à la fois codifiée pour tous les danseurs et indulgente vis-à-vis de ceux qui la découvrent.

 

L’austérité et les moments difficiles ne sont pas étrangers non plus au monde du tango. La projection du documentaire « La vida es une milonga », à Tango de Soie le 21 septembre dernier, aura suffi à le démontrer, à travers les images révélant un Buenos Aires contemporain ne battant quasiment plus au rythme de ces bals populaires. Pour autant, la musique du tango argentin et la pratique de la danse tiennent une place importante dans la vie de la plupart d’entre nous, et leurs saveurs sont indéniablement augmentées lorsqu’elles sont partagées dans un espace commun et nourri collectivement. Pour autant, aussi, un lieu comme Tango de Soie ne survivra pas à cette période trouble et incertaine s’il s’endort totalement. Il y a donc un sentier à trouver, étroit, délicat, et dont les courbes encore inconnues demanderont plus de souplesse dans la navigation qu’un cap tout tracé.

 

Aujourd’hui, de part la taille de l’association et les risques encourus, il nous semble responsable de suspendre les Milongas et P’tits bals durant les 15 jours de restriction annoncés par le préfet. En revanche, il ne nous semble pas raisonnable d’amputer totalement nos vies du partage, du contact avec la danse, la musique et la culture du tango au sein de notre salle. Nous maintenons donc les ateliers et nous mettons en place un programme d’activités qui vise à assurer une continuité dans notre relation au tango tout en étant conforme aux nouvelles règles. Ce programme vous sera communiqué dans les meilleurs délais.

 

Nous espérons que vous comprendrez notre démarche et qu’elle vous permettra, malgré la frustration ou le sentiment de privation, de vivre des moments de tango enrichissants tout en participant au mouvement collectif qui aidera Tango de Soie à survivre.

 

Les membres du Bureau sortant et du Bureau nouvellement élu.